CORONAVIRUS : COMMENT ACTION CONTRE LA FAIM RÉPOND À LA PANDÉMIE

Photo : Daniel Burgui pour Action contre la Faim, Philippines

À Action contre la Faim, nous prenons la menace du coronavirus ("COVID-19") très au sérieux et avons mis en place des mesures pour protéger la santé et la sécurité de notre personnel et des communautés avec lesquelles nous travaillons dans le monde entier.

Sur la base des orientations que les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, l’Organisation Mondiale de la Santé et les autorités locales nous ont données, à compter du 12 mars, tous les employés basés en Espagne travailleront à distance jusqu'au 27 mars et le personnel ne sera autorisé à voyager que pour des raisons essentielles. Pendant cette période, nos opérations se poursuivront aussi normalement que possible.

À ce jour, des 45 pays où Action contre la Faim est présente, peu ont confirmé des cas d'infection. Certains de nos programmes basés dans des pays tels que l'Iran et l'Afghanistan, qui sont plus proches de zones épidémiques, ont développés des plans opérationnels spécifiques.

IMPACT SUR NOS PROGRAMMES

Nos équipes sur le terrain prennent toutes les précautions nécessaires pour empêcher la propagation du COVID-19 aux communautés avec lesquelles nous travaillons, tout en assurant la continuité de nos programmes. Nombre de ces mesures sont conçues pour protéger les travailleurs de la santé dans les communautés et les établissements, qui sont parmi les personnes les plus exposés au risque de contracter une maladie infectieuse. Ces mesures comprennent la restriction des déplacements, le renforcement des pratiques d'hygiène, la définition de procédures d'isolement en cas de contamination, l’utilisation de masques pour le personnel malade ou en contact avec des personnes malades, la sécurisation des équipements pour protéger nos établissements de santé, etc.

Dans les pays où nous travaillons, Action contre la Faim offrira son soutien aux ministères de la santé par le biais d'activités spécifiques visant à soutenir les systèmes locaux. Bien que nous ne traitions pas les cas de coronavirus, nous ferons tout notre possible pour aider à identifier et à orienter les personnes infectées vers les centres de santé, ainsi qu’à renforcer la mise en œuvre des mesures d'hygiène afin de promouvoir le changement de comportement, notamment par le biais de groupes de soutien communautaires.

Nous savons également que la dénutrition est un facteur de risque et de décès chez les personnes atteintes de coronavirus. Et, comme c'est le cas pour d'autres maladies telles que le choléra, le paludisme et ébola, nous craignons que la dénutrition ne rende les gens plus vulnérables au coronavirus, car nous savons que la dénutrition affaiblit le système immunitaire.

Outre la pression que cette pandémie pourrait exercer sur les systèmes et les établissements de santé dans le monde entier, Action contre la Faim s'inquiète de l'impact à long terme que cette pandémie pourrait avoir sur la pauvreté et la faim. Alors que le virus continue de se propager, il pourrait avoir des répercussions sur la production alimentaire et entraîner une insécurité alimentaire. En outre, au niveau macro, lorsque l'économie mondiale souffre, les effets peuvent être dévastateurs sur les populations les plus pauvres du monde, entraînant davantage de personnes dans une situation de pauvreté et d’insécurité alimentaire.

EAU PROPRE ET HYGIÈNE : PLUS IMPORTANTES QUE JAMAIS

Un membre du personnel d'Action contre la Faim se prépare pour une séance d'éducation à l'hygiène.

Photo : Sébastien Duijndam pour Action contre la Faim, Jordanie

La pandémie rappelle brutalement les défis auxquels les familles pauvres sont confrontées dans le monde entier, en particulier dans le nombre croissant de régions où l'accès à l'eau est limité. En plus de traiter des millions d'enfants souffrant de malnutrition aiguë, nos programmes d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH) enseignent le lavage des mains et d'autres pratiques d'hygiène de base essentielles pour prévenir la propagation des maladies, notamment du coronavirus, dans le monde entier. L'année dernière, nos programmes WASH ont touché 8,9 millions de personnes.

Voici quelques-unes des façons par lesquelles nous encourageons l'accès à l’hygiène et à l'eau potable :

Nous améliorons l'accès à l'eau potable en construisant et en réparant des puits. Nous organisons des séances d'éducation communautaire et nous travaillons avec des groupes de mères, afin d’enseigner le lavage des mains, des pratiques alimentaires saines, des pratiques de soins sures pour les nourrissons, etc. À Haïti, par exemple, Action contre la Faim a contribué en partie à l'élimination du choléra en distribuant des kits d'hygiène à tous les foyers où on soupçonnait des cas et en éduquant les communautés à risque sur le lavage des mains, l'eau potable et l'amélioration de l'assainissement.

En plus de diffuser des messages sur les bonnes habitudes d'hygiène, sur la prévention des maladies et sur le maintien de la santé dans les familles, nos équipes de recherche étudient différentes façons d'encourager le lavage des mains et les habitudes saines. Elles testent des approches innovantes et explorent des questions telles que : en plein conflit ou en cas de catastrophe naturelle et dans les communautés où l'accès à l'eau potable est limité, qu'est-ce qui motive les gens à se laver les mains ?

Actuellement, nous testons comment encourager le changement de comportement en Éthiopie en cherchant à savoir si l'ajout de miroirs ou d'un savon plus agréable dans les espaces pour se laver les mains encourage les gens à se les laver plus fréquemment. Une autre étude menée au Pakistan a montré que les enfants de moins de cinq ans vivant dans des foyers ayant reçu du savon et une éducation au lavage des mains avaient une probabilité de souffrir d’une pneumonie inférieure de 50 %.

Bien que le coronavirus soit une préoccupation en Afrique et partout où nous travaillons, Action contre la Faim continue de se concentrer sur l'aide aux 820 millions de personnes qui souffrent de la faim chaque jour. À titre de comparaison, au 13 mars, on comptait plus de 137 000 cas confirmés de coronavirus dans le monde, dont 146 en Afrique.

Avec toute l'attention portée aux coronavirus, il est essentiel que nous nous souvenions des 5,3 millions d'enfants de moins de cinq ans qui meurent chaque année dans le monde, dont près de la moitié de dénutrition. Nous devons nous battre contre cette pandémie, mais cela ne peut pas dire que nous devons oublier des millions d'enfants qui risquent de mourir d'autres causes évitables.

De la part de nous tous à Action contre la Faim : merci de partager et de diffuser notre engagement à faire en sorte qu'aucun enfant ne meure de faim et qu’ils puissent tous grandir normalement.